Porteuse et/ou acolyte de projets de recherche-création/théâtre documentaire

Joséphine
Bouchacourt

Je suis née le 13 août 1999 à Bruxelles, d’un père Franco-Polonais et d’une mère Danoise, et grandis avec le sentiment de ne pas trop bien comprendre à quoi j’appartiens. C’est ce déracinement un peu grinçant qui me portera vers la rencontre/friction d’une multiplicité de récits de vie, et me plongera dans l’exploration de diverses manières de documenter/raconter les histoires que je vais rencontrer. J’ai croisé, pour ce faire, des méthodologies documentaires, avec la création théâtrale collective, la mise en scène, le travail militant/associatif et le son.

Mon parcours débute en 2018, avec une formation à la réalisation de films documentaires à Copenhague. Désirant ensuite me munir d’outils méthodologiques et théoriques, j’étudie les sciences sociales aux Pays-Bas, et me spécialise en anthropologie et en sociologie décoloniale. Je retourne ensuite à Bruxelles, avec l’ambition de traduire les théories acquises en des formes plus incarnées. C’est ainsi que j’intègre, en janvier 2022, la compagnie de théâtre-action nommée « le collectif 1984 », avec laquelle nous écrivons collectivement et jouons deux pièces de théâtre. La première, intitulée « Sam fait rêver », aborde la thématique des luttes de territoire contre l’extractivisme. La deuxième, « Une (autre) Saison au Congo », la colonisation du Congo par l’état Belge sous un format de théâtre documentaire. Durant cette même période, j’assiste l’association Urbanisa’son à la réalisation de documentaires et de balades sonores autour du rapport au territoire et à la mémoire de diverses communautés vivant à Bruxelles.

En octobre 2022, j’intègre l’école de théâtre physique Lassaad à Bruxelles, pour me former au travail du masque neutre. Je suis ensuite embauchée en janvier 2023 par la troupe de théâtre engagée « Ras el Hanout », en tant qu’animatrice de théâtre et chargée de projets d’éducation permanente. J’y co-coordonne et mets en scène une création théâtrale collective nommée « la mosquée au milieu du voyage », résultat de plus d’un an de recherche collective sur les identités albano-bruxelloises. J’y anime également divers ateliers de théâtre et de théâtre de l’opprimé, et me forme en parallèle avec la CREACOLL, formation à la création théâtrales collective avec des non-acteur.ic.e.s, donnée par plusieurs compagnies belges de théâtre-action.

Toutes ces expériences s’accompagnent de chorales, d’amour pour le chant et les voix qui se mélangent, de musique et d’envies de lui donner une place toujours plus importante dans mes projets.

Aujourd’hui, dans le désir d’apprendre encore bien des choses, je viens explorer ce que le fait de travailler dans des espaces non-dédiés à la représentation provoque. Fascinée par le trouble que l’espace de la représentation peut incarner, rendant visible l’invisibilisé, brouillant les frontières entre le réel et la fiction, entre un.e comédien.n.e ou un.e non-comédien.n.e.s, entre l’écrit et l’imprévisible, j’ai envie de pousser les limites de ce qu’est ( ou peut être ) le théâtre un peu plus loin encore.