Comédienne, metteuse en scène, etc

Cécile
Hennion

Ma pratique mêle le jeu et la mise en scène, avec un amour des interstices, des entre-sorts et des dispositifs atypiques, qui modulent les relations avec le public.

Avec comme procédés : l’irruption dans l’espace public, les formes interactives, le recours à l’absurde, l’intérêt pour les gens, les objets et la fabrication.

Quelques éléments de parcours :

Après une passion pour le cirque contrariée par une coordination des mouvements désastreuse, je me lance dans une formation en philosophie et en arts du spectacle à l’université Paul Valéry à Montpellier. J’en garde le souvenir d’une approche libre et enjouée aux apprentissages et aux expérimentations collectives.

Durant ces années, je suis assez captivée par la pratique du théâtre dans les marges – via des ateliers ou mises en scène en prison, en hôpital psychiatrique ou avec des comédien.nes en situation de handicap mental (qui deviendront professionnels à l’ESAT la Bulle Bleue un peu plus tard).

Par la suite, je me forme à plein temps à l’école du Samovar à Bagnolet, retourne à ma vocation d’enfance et deviens clown. J’y rencontre Camille Hadjadj et Anaïs Tobelem, avec qui nous montons une compagnie, Les Moules à Facettes. Nous faisons les 400 coups, créons un entre-sort impossible puis un spectacle fantasque, avec une grande joie et un grand partage.

Je m’inscris au long cours au sein du réseau Magdalena Project, à Montpellier et au Danemark. Ce réseau international de femmes du milieu de la scène me donne plusieurs fois l’occasion d’ouvrir mes pratiques en côtoyant des manières de créer hétéroclites, vives et tranchées.

Je travaille ponctuellement comme comédienne auprès d’autres compagnies, notamment la cie Les Lents à Lausanne.

Progressivement, je pose les bases de mon travail, l’intérêt pour les dispositifs,les interstices, la torsion entre fiction et vérité… puis je fonde la compagnie le Bureau des Infinis à Toulouse, en Occitanie. Je crée l’entresort  “Le Folâtre Cabinet de Dactylographie” (2022), spécialisé dans l’envoi réel de lettres de vengeance à des destinataires aléatoires et dont la diffusion est régulièrement partagée entre festivals de rue et lieux atypiques. Je l’adapte pour un public aveugle l’année suivante et apprends le braille par la même occasion.

En 2023 je lance la création d’ « Aïe Boum Zut – malhabile », un spectacle immersif sur les thèmes de la maladresse et de la dyspraxie, à la lisière entre installation et théâtre, où le public est invité à déambuler parmi des machines à devenir maladroit.e. Le spectacle sort en 2025 à ARTO au festival de Ramonville (31) et me donne l’occasion de collaborer avec une grande et belle équipe, avec une attention portée à l’objet et à la construction et de multiples défis, comme l’introduction de dessins animés de Jon Boutin en extérieur et en plein jour.

Ce spectacle sera la base d’un travail de territoire mené avec les Scènes Croisées de Lozère en 2026, en complicité avec Pauline Castelli.

De là, une foule de questions sur la mise en scène, qui plus est dans l’espace public, déboule. Comment les gens font pour faire ce métier de fous, avec tous ces paramètres, sans y perdre un genou ? C’est dans cette quête de pistes que j’arrive à la Fai-ar en septembre 2025.