Metteuse en scène et performeuse en théâtre physique

Anahi
Guevara

Anahi GUEVARA est une metteuse en scène et performeuse. Elle grandit entre Grenoble et l’île de Mayotte, puis poursuit des études en arts du spectacle à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, ainsi qu’un master en recherche théâtrale à l’Université de Padoue. Durant cette période en Italie, elle développe, avec la Compagnie Corpus, ses premières créations performatives dans l’espace public et des lieux non dédiés.

Au cours de ses voyages et de sa formation, elle s’exerce au théâtre physique et s’inspire de diverses pratiques, telles que la méthode Suzuki ou la méthode Lecoq, auprès d’artistes sud-américains comme Neftali Villalba et Pablo Lillo. Elle cofonde en 2017 la Compagnie Ardiente, implantée à Montpellier, qui produit des performances immersives et des installations scéniques mêlant art visuel, rituel et chorégraphies.

Au sein de cette compagnie, elle met en scène et joue dans diverses performances : Fashion WAR (2018) et DOMINO (2018), le parcours immersif Memoria (2019) et l’installation Invisibles (2019). Ses projets explorent des thématiques à la croisée de l’intime et du politique : les mouvements migratoires, l’industrie de l’armement, mais aussi les formes de résistance collective.

Dans ses mises en scène, la discipline performative et les expériences scéniques s’inscrivent dans l’héritage du théâtre physique, qui remet l’action au centre du processus artistique. Les corps s’éprouvent et évoluent dans des esthétiques fortes, où matières plastiques et mouvements se rencontrent.

Entre 2020 et 2024, elle mène régulièrement des résidences de recherche en Amérique du Sud et s’intéresse à la doctrine de guerre révolutionnaire et aux méthodes contre-insurrectionnelles mises en oeuvre par l’armée française. De ce travail va naître un triptyque qui met en lumière des liens entre la guerre d’Indochine, la guerre d’indépendance algérienne et les dictatures militaires sud-américaines.

Fille d’exilés des dictatures argentine et uruguayenne, elle centre sa recherche sur la mémoire des régimes autoritaires et des traumatismes transgénérationnels qui en résultent.

Ce travail de théâtre documentaire met en scène des témoignages vivants, incarnés par des figures du passé. Les interprètes interrogent avec cynisme la notion d’ennemi national subversif et ses répercussions contemporaines.

Depuis 2025, elle mène une recherche sur la figure des Brujas (sorcières), à la fois dans son ancrage historique et dans sa réappropriation contemporaine comme figure de résistance.