Artiste plasticienne

Lola
Legouest

En parallèle de sa formation aux Beaux-Arts de Rouen, Lola Legouest entame en 2013 une collaboration de quatre ans avec le collectif Les Plastiqueurs, en charge de la scénographie du festival Vivacité à Sotteville-lès-Rouen. À leurs côtés, elle participe à la construction de décors pour des festivals tels que Fish and chips (partenariat franco-anglais dans le cadre du réseau ZEPA), ou encore le festival Rendez-vous chez nous, au Burkina Faso.

Intention artistique

Lola Legouest double sa pratique de plasticienne d’une expérience de construction scénographique sur le terrain. À la FAI-AR, elle découvre le jeu et le texte. Considérant l’espace public comme un vaste terrain de liberté artistique, elle souhaite y éprouver la mise en danger et la possible mise en abyme. Consciente du défi d’y inscrire une proposition au cœur d’un lieu investi quotidiennement par d’autres usages, elle est en quête d’un spectacle évolutif, où le vivant côtoie l’inanimé.

Ses recherches la mènent tôt vers un aspect social et émotionnel du monde du travail : le rapport de l’homme à sa pratique, qu’elle éprouve avant la FAI-AR en traitant de la souffrance physique dans le secteur ouvrier. Saisie lors de son arrivée à Marseille par les buildings de bureaux aux façades vitrées, déversant leur lot de travailleurs à horaires réguliers sur le bitume, elle envisage une autre souffrance, davantage psychique, qui concerne aussi le tertiaire.

Au bout du bord traite de la thématique du burn-out. Guidé par un comédien performeur, le spectateur est invité à traverser une rue peuplée d’une « foule d’invisibles ». Personnages vides, ces silhouettes fantomatiques symbolisent autant de corps de métier, qui nous racontent chacun leurs propres souffrances endurées au quotidien. Le performeur émaille ces témoignages d’états corporels successifs, symbolisant le délitement avant la chute. Au-delà d’un significatif fait de société contemporain, il s’agit aussi d’évoquer la relation existentielle qui lie l’homme à son travail : souvent truffée de violences subies ou auto infligées, dans le but insensé de maintenir un statut social, parfois garant d’une identité et d’une certaine existence auprès de ses pairs.

TUTEUR / Patrice de Benedetti, directeur artistique / Cie Patrice de Benedetti

Textes de Julie Bordenave.