Comédien, metteur en scène, harangueur

Guillaume
Derieux

Il débute en 1996 son cheminement artistique en région parisienne, au sein de la compagnie La Traverse avec laquelle il se forme au jeu et à la mise en scène. Le collectif adapte Wedekind, J. Stock ou écrit ses propres textes. S’engageant dans le domaine de la formation, il dirige des ateliers d’art dramatique dans lesquels il développe un univers plus personnel. En 2012, à Marseille, il co-fonde la Kie Faiяe-Ailleuяs, propose ses premières formes tout terrain et devient crieur public dans le quartier de Noailles. En parallèle, il collabore à divers projets, comme ceux d’Antoni Miralda ou du Théâtre Group. Musicien, il pratique l’accordéon, la guitare ou encore le charango.

Intention artistique

Sa recherche artistique a été représentée par le projet de création Looser(s), Chronique de la 3e zone lors du Panorama des chantiers de la 5e promotion du 11 au 13 mars 2015.

Looser(s)
Chronique de la 3e zone

Porté depuis plusieurs années par l’envie de conter une épopée contemporaine au cœur d’un univers d’exclusion, Guillaume Derieux pioche dans des expériences passées – travail auprès du Samu social, et dans des foyers de réinsertion – pour poser le cadre de son intrigue. Looser(s) narre l’histoire de « vaincus ordinaires » qui hantent nos villes. Au crépuscule, le public est invité à repérer dans une rue les habitants de la 3e zone : des âmes errantes qui, la nuit venue, sont sommées par un couvre-feu autoritaire de rejoindre leurs refuges de fortune. Ces espaces de vie anonymes, dotés de confort sommaire, hébergent des scènes intimes, que le spectateur, voyeur, guette par les vitres éclairées. Juxtaposé au nôtre, régi par ses propres codes, cet univers est exclusivement masculin : la femme en a disparu, son souvenir devient monnaie d’échange. Looser(s) se présente comme une fable d’anticipation, campée par six comédiens, pour une cinquantaine de spectateurs. À l’image des vitrines de boutiques mutées en habitats précaires, l’environnement urbain se fait chahuter par la fiction. Au coin d’une rue, des chimères surgissent par intermittence, comme un delirium tremens qui prendrait vie, un bonhomme de cartons qui surgit des poubelles… Anxiogène, un brin fantastique, cette allégorie sur notre monde est le point de départ d’une intrigue entre des personnages forts en gueule, archétypes de mythes fondateurs (Macbeth, Oedipe…). En filigrane, s’expose la vie en marge, à base de débrouille et d’expédients. Sensible aux univers de Tarkovsky et de Gilliam, mais aussi au savoir-faire de Théâtre Group, Guillaume questionne la mise en jeu dans l’espace public, s’attelant à faire surgir la fiction dans la réalité, pour faire saillir les frontières invisibles : « être sur le fil, pour essayer de révéler d’autres couches de la population que celles qu’on voit marcher dans la rue. »

Tuteur : Nicolas Chapoulier, directeur artistique, Les 3 points de suspension

Dans le cadre de la formation supérieure, Guillaume Derieux a effectué un stage artistique au sein des compagnies Kamchatka et Théâtre Group’. Son voyage d’étude s’est déroulé en Indonésie.