Marionnettiste

Deborah
Benveniste

Diplômée en psychologie, elle se forme autrement au Théâtre aux mains nues et à l’ESNAM (stage professionnel de l’École supérieure des arts de la marionnette). Elle est invitée, dans le sud du Portugal, comme interprète et marionnettiste au sein de divers spectacles et compagnies qui évoluent en territoire rural (ACTA, Teatro da Estrada). De retour à Paris en passant par Buenos Aires, elle s’associe à des projets mêlant objets, jeu d’acteur, musique et matières sonores (La scène Infernale, Collectif Surnatural Orchestra).

Son retour à l’urbain bouleverse sa relation à la ville. Elle dessine un espace sensible qui interroge le passage de nos frontières : de l’intime au géant, de l’histoire à l’oubli, de l’ombre à la lumière, de Marseille à Alexandrie.

Intention artistique

Sa recherche artistique a été représentée par le projet de création Le Bruit des Ombres. Objet sonore en mouvement lors du Panorama des chantiers de la 5e promotion du 11 au 13 mars 2015.

Le Bruit des Ombres
Objet sonore en mouvement 

Délestées de tout accessoire, dans une pratique de marionnettiste mise à nue, ce sont les mains qui racontent chez Deborah Benveniste, via une singulière chorégraphie établie à partir d’histoires récoltées. C’est dans sa mémoire familiale que Deborah a trouvé le matériau de son premier récit. Les mots de son grand-père, découpés et ralentis par le souvenir, recomposent une partition de ce vécu dans une France en guerre. Par la mise en marche du public, elle souhaite faire vivre aux spectateurs une traversée collective, en même temps qu’un voyage solitaire, en écho au récit d’exil donné à entendre. Le Bruit des Ombres se présente en trois parties autonomes. Accueillis par des « passeurs », le spectateur est invité à observer les perspectives et points de fuite d’un paysage à emprunter, la rue, ceux qui passent là, une invitation au désir d’y aller, de plonger, de passer… Dans le casque qui l’équipe, s’égrainent des morceaux de vie sur le thème de la traversée, une composition qui découpe le temps, éclaire le récit de sons, de prise de recul, et d’éclats lumineux. Le parcours mène le groupe vers une installation en extérieur, pour un tête-à-tête intimiste. Les passeurs racontent une histoire à la table, pour un seul spectateur. Entre partition et improvisation, inspirées de la gestuelle de la personne qui a témoigné, les mains de chaque passeur développent un vocabulaire à part entière. À la nuit tombée, l’énergie et le flow musical percutent le groupe et débordent les casques dans une rue plongée dans le noir, au sein d’une ville transformée en théâtre d’ombres grandeur nature. Au gré des territoires, Deborah prévoit de récolter de nouvelles histoires sur cette même thématique. Agrémentées elles aussi de la gestuelle de leur narrateur, elles inspireront de nouvelles partitions sonores et chorégraphiques.

Tutrice : Corinne Pontier, collectif Ici-Même (Grenoble)

Dans le cadre de la formation supérieure, Deborah Benveniste a effectué un stage artistique au sein du festival égyptien Nassim El Raqs. Son voyage d’étude s’est déroulé en Égypte.