Comédien

Emmanuel
Bec



Textes écrits au printemps 2021 par Anaïs Heluin, pour un projet développé entre septembre 2020 et juin 2021 dans le cadre de la formation supérieure.

Biographie

Français, né en 1975. C’est pendant ses études de Sciences Économiques qu’Emmanuel Bec rencontre le théâtre. Plus que sa thèse consacrée aux Croyances et information dans l’évaluation des ressources naturelles, sa collaboration avec Koumarane Valavane, comédien du Théâtre du Soleil, le marque. Il découvre la danse et le travail du corps avec Barbara Sarreau et poursuit son chemin d’acteur autodidacte dans l’atelier de François Cervantes. Il y rencontre des artistes avec qui il approche un autre langage : celui du clown. Il le pratique en tant qu’interprète, notamment pour la compagnie Kitschnette. Il développe un travail d’écriture visuelle en créant une série de déambulations. Il découvre et pratique le théâtre de l’opprimé et il écrit ses propres textes de spectacles : une pièce jeune public, Butterfly, et une adaptation libre du Conte du Graal,
Perceval 7
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Retour sur le projet personnel de création

Pendant l’écriture de son projet personnel de création, Emmanuel a été accompagné par
Yves-Noël Genod, metteur en scène et comédien (Le Dispariteur).

Les rêves de spectacles d’Emmanuel Bec le portent naturellement vers la rue. Lorsqu’en 2005, il a l’envie de créer une pièce sur Perceval par exemple, il se tourne vers Jean-Georges Tartare, l’une des grandes figures du Festival d’Aurillac. À la FAI-AR, il cherche à asseoir son désir d’art en espace public sur des connaissances solides et expérimentées en collectif. Lui qui s’est jusque-là formé à l’intuition, dans le cadre d’aventures artistiques, voit dans l’école une expérience nouvelle, un chemin vers un théâtre où, comme chez son tuteur Yves-Noël Genod ou encore dans l’art brut, on ferait les choses pour de bon, sans faire semblant de rien.

Ces choses, d’abord, ne sont pas grand-chose dans Sympathique. C’est un chant, c’est une marche, un regard, ce sont quelques mots. Mais posées dans l’espace public par des acteur·rice·s qui y font sentir ce qu’ils·elles éprouvent vraiment, elles ont à voir avec la violence. Qu’elle soit incarnée par trois comédien·ne·s ou par beaucoup plus, une horde se dessine, qui veut tout casser. C’est finalement contre elle-même que se retourne son désir d’en découdre, jusqu’à l’irruption d’une figure étrange : un grand bonhomme de carton aux bras trop courts, au torse trop large pour faire simplement ce que font tous les autres sans y penser.

Fait de toutes petites choses qui s’entremêlent, qui s’arrêtent toujours avant de faire narration, Sympathique amène le public à se positionner, à choisir son camp. En lui attribuant une fonction scénique, il l’introduit dans son espace où la performance se mêle à des éléments de fiction. Agissant tous en tant qu’eux·elles-mêmes, les interprètes de la proposition d’Emmanuel Bec disent à chacun son droit de vivre. Tout en interrogeant les règles, les limites qui font notre quotidien. Sans forcément pousser à la révolte, il s’agit de « soigner la normalité ».