Danseur, performeur, chorégraphe

Marco
Chaigneau

Après des études d’agriculture au Chili, Marco se forme aux arts scéniques (danse contemporaine) à l’école Espiral de Patricio Bunster. Il travaille comme interprète au sein de plusieurs compagnies chiliennes avant d’intégrer, en 2009, la formation dirigée par Maguy Marin, « De l’interprète à l’auteur », au CCN de Lyon. Depuis 2010, il crée ses propres chorégraphies, associant artistes professionnels et amateurs et mêlant à la danse vidéo, théâtre, musique et installations. Actuellement, il travaille régulièrement avec un groupe d’amateurs âgés autour de thèmes liés à la gravité, à la mémoire, à l’effacement des repères, et expérimente avec eux l’inscription de leur gestuelle dans l’espace public.

Intention artistique

Sa recherche artistique a été représentée par le projet de création IMPÉRATRICE DE LA PERTE. Où on est quand n’est pas là ? lors du Panorama des chantiers de la 5e promotion du 11 au 13 mars 2015.

IMPÉRATRICE DE LA PERTE
Où on est quand on n’est pas là ?

Pour traiter du regard que porte notre société sur la perte de repère de sa population vieillissante, Marco Chaigneau met en scène dans l’espace public six femmes de 53 à 75 ans, recrutées auprès de l’association marseillaise (Et) Maintenant ! pour l’expression artistique, Danse. Avec elles, il a travaillé la danse contact, le tango, l’improvisation, recherchant la spontanéité de l’amateur pour explorer les gestuelles du quotidien : « La population âgée m’interpelle, car c’est un corps peu souvent mis en scène. Je suis intéressé par le geste qu’on fait tout le temps sans en avoir conscience, et les amateurs ont une autre manière d’aborder un mouvement. » Le spectacle s’articule autour de la lente ascension collective d’un grand escalier (à Marseille, celui de la montée du Borel, dans le 15e arrondissement), de nuit. Partant par petits groupes à l’invitation des six danseuses, la cinquantaine de spectateurs entame une déambulation qui sera ponctuée d’interventions artistiques : projections de textes et de vidéo sur les marches et les murs, saynètes aux fenêtres des habitations, compositions de prises de vue… Une montée symbolique, comme la traversée de différentes ambiances, dans une progression vers d’autres états de conscience, ou peut-être vers l’acceptation de notre propre finitude.
Dans la volonté de « sublimer la poétique d’un corps âgé », Marco cherche à mettre en valeur cette entité sociale qui se noie parfois dans le tumulte de la ville, en la faisant apparaître dans une temporalité qui n’est d’ordinaire pas la sienne : la nuit. Le public est appelé à s’adapter à un rythme différent du sien, à éprouver les réalités de l’accompagnement et de la dépendance. Nourri de discussions avec des gériatres, Marco cherche à révéler la grâce qui persiste, la part de jeunesse irréductible qui ne veut pas s’enfuir d’un corps considéré comme vieillissant, malgré la mémoire qui s’échappe et l’agilité qui se dérobe parfois. Il conçoit son dispositif comme une méthodologie à décliner selon les territoires, pour recréer in situ des chorégraphies avec des interprètes amateurs autour d’un escalier urbain.

Tuteurs : Alexandre Le Nours, comédien, Lackaal Duckric, Théâtre à Cru, L’Employeur, L’Unijambiste Pep Garrigues, interprète de Christian Rizzo, Philippe Saire, Nathalie Béasse, David Wampach

Dans le cadre de la formation supérieure, Marco Gonzàlez a effectué un stage artistique au sein des compagnies chorégraphiques La Zouze et Willy Dorner. Son voyage d’étude s’est déroulé au Japon.