Performeuse, scénographe issue du cirque et du théâtre corporel

Rosa
Aguilera

Née à Séville, Espagne. Formée aux arts plastiques à l’École d’art de Séville et à la scénographie au TTE de Barcelone ; au théâtre à la BAI de Bilbao et à la Scuola Teatro Dimitri, en Suisse italienne ; au cirque à l’École nationale de Rio de Janeiro et au trapèze à la Flic École de Turin. Elle travaille comme performeuse, technicienne et pédagogue et mène des projets au Pérou et en République Dominicaine. À la FAI-AR, elle cherche à découvrir son propre langage au travers de l’hybridation de corps, objets et rue. Elle s’intéresse à de nouvelles dramaturgies qui portent sur le détournement de l’humain.

Intention artistique

Sa recherche artistique a été représentée par le projet de création TransmuT. Expérimentation dans l’espace public pour corps et voiture lors du Panorama des chantiers de la 5e promotion du 11 au 13 mars 2015.

TransmuT
Expérimentation dans l’espace public pour corps et voiture 

Par la représentation symbolique d’un accident, Rosa Aguilera désire mettre en jeu les sensations « d’hyperprésence » qui animent un individu soumis à un choc, la dissociation entre la tête et le corps qui en résulte. À la manière d’un trailer, TransmuT donne à voir des « flashes » pensés pour une circassienne, une danseuse, un ingénieur du son et une voiture. De sa pratique initiale d’aérien (trapèze, tissu, danse verticale), Rosa conserve la mise en scène d’équilibres et de chutes, requérant parfois l’implication directe du public. Prolongeant ses jambes, des prothèses géantes confèrent un aspect difforme à son corps. La présence de la voiture, dont le moteur rugit sous la tôle, symbolise le spectre du danger qui nous accompagne au quotidien dans l’espace urbain. Intéressée par le pouvoir évocateur des objets, Rosa a mené des expérimentations avec des matières friables. Ces recherches irriguent sa démarche, « destinée à confronter le corps et la chair aux matériaux dans une approche poétique, ni trash ni cyber ». Interpellée par l’univers de la performance, le body art et par les débats sur le transhumanisme, Rosa aimerait ouvrir un espace de réflexion et de parole sur la résilience, pour mettre en commun des expériences individuelles de reconstruction après un trauma. À l’avenir, elle envisage de convier dans sa performance des corps de métiers – régisseurs, constructeurs –, aptes à manipuler le corps de l’artiste avec dextérité et empathie, à la manière d’un personnel soignant ; voire de jouer dans une casse de voiture, pour « mettre du vivant au milieu des pièces, à l’image de l’intrusion d’une prothèse dans un corps ».

Tuteurs : Fanny Soriano, co-directrice, compagnie Libertivore et Kenn George, écrivain, comédien et metteur en scène

Dans le cadre de la formation supérieure, Rosa Aguilera a effectué un stage artistique au sein de la compagnie La Putyka. Son voyage d’étude s’est déroulé République Dominicaine.